Anaïs fêtera dans quelques jours son premier printemps. Je me remémore de tous les faits qui ont marqué ces 12 derniers mois. Les premières séparations ont été difficiles aussi bien pour elle que pour moi. L’idée de faire garder mes enfants me perturbait, mais je n’avais pas eu le choix. Mon travail subvenait à nos besoins.
Trop maternée (peut-être), ma fille avait aussi du mal à surmonter cette étape. Vous êtes aussi nombreuses à vivre la même situation que moi. Je vais vous confier mon vécu, ça vous aidera probablement à mieux y faire face.
Reprise du travail : une source d’angoisse
Quelques semaines après la naissance d’Anaïs, je me souviens que je ne me lassais pas de la contempler dans son berceau. Elle avait l’air si petite et fragile dans sa gigoteuse. Il y avait encore quelques semaines, elle était au chaud dans mon ventre. Et voilà qu’elle était juste devant moi. Mon cœur déborde d’amour. Je ne veux pas que quelqu’un la prenne dans ses bras par peur de lui faire mal. Et, à ce moment précis, je me suis dit qu’il serait impossible pour moi de faire garder mes enfants.
Plus le temps avançait, plus j’angoissais. Les jours étaient comptés avant la reprise du travail. Il fallait à tout prix trouver quelqu’un pour s’occuper de ma petite. J’imposais des critères inimaginables lors de la sélection des candidats. Je me suis dit que la meilleure solution serait de prendre un congé parental. Mais il faut rester réaliste… Les revenus de mon mari ne couvrent pas toutes nos charges mensuelles.
Mais l’idée de faire garder mes enfants me culpabilisait énormément. Je passais des nuits blanches en pensant à notre première séparation. Je me suis confiée à ma sœur. Mère de 3 enfants, elle est plus apte à me conseiller. En face d’elle, je n’arrivais pas à retenir mes larmes, je m’étais libérée d’un poids énorme. J’avais compris que mon mal être était causé par la peur. Je craignais que ma fille ne se sente pas bien loin de moi, qu’on ne s’occupe pas d’elle comme il se doit.
Assistante maternelle : est-ce une solution pour garder mes enfants ?
On a finalement décidé d’engager une assistante maternelle. J’étais sereine à l’idée qu’Anaïs restait à la maison avec son frère. La phase d’adaptation a été tout de même difficile. Ma fille pleurait à chaudes larmes dès que je quittais la maison. Elle ne prenait pas ses biberons comme d’habitude. A mon grand soulagement, cette période n’était que passagère. Un jour, l’assistante maternelle avait eu un empêchement, j’ai dû déposer Anaïs à la crèche. Tout s’est très bien passé !
Vivre une séparation avec son enfant est difficile, mais c’est une étape obligée et il est indispensable de le surmonter avec courage. Cette période difficile n’est plus qu’un souvenir, mais ça m’a permis de ne pas trop materner ma fille. Anaïs est aujourd’hui plus épanouie, l’assistante maternelle est à l’écoute de tous ses besoins. J’ai eu de la chance de trouver une personne compétente et consciencieuse. Un conseil ? Il faut sauter le pas, car un de ces jours nos enfants quitteront le cocon familial.